Facteurs de changement 2024

L’avenir du secteur manufacturier

En un coup d’œil :

Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale poussent de nombreux marchés à se tourner vers l’étranger pour des solutions ou encore à rapatrier leurs opérations.
Les programmes de crédits et d’incitatifs stimulent les secteurs émergents de fabrication avancée, de technologies propres et d’énergie renouvelable.
Les coûts de construction demeurent à un pic historique, entraînés par une forte demande pour des matériaux de construction clés comme le béton, en plus d’autres facteurs importants comme l’état de l’inflation ainsi que la hausse des coûts d’assurances et de la main-d’œuvre.

Redéfinition du secteur manufacturier mondial – naviguer les fluctuations des chaînes d’approvisionnement

Les chaînes d’approvisionnement mondiales sont en changement. Voici seulement quelques-uns des grands perturbateurs de 2023 :

Grands perturbateurs qui devraient affecter les chaînes d’approvisionnement du monde en 2023

Source : ISM, Bloomberg, Supply Chain Dive, Broker Notes, PR Newswire

De nombreux facteurs affectent l’accès du marché aux fournitures, créant de l’incertitude dans toutes les chaînes d’approvisionnements du monde et une demande pour des solutions de délocalisation ou de rapatriement.

Avec ces fluctuations, les interdépendances de chaîne d’approvisionnement ont été exposées comme jamais, créant l’occasion de considérer de nouvelles méthodes d’exploitation pour accélérer la mise en marché et améliorer les économies de coûts.

Alors que les marchés commencent à envisager de nouvelles possibilités pour les installations et partenariats de production, il devient évident que la production plus rapide pour tous dépendra de notre capacité à surmonter de nombreux obstacles, notamment :

Naviguer l’élimination d’usines au charbon et les réductions d’usines nucléaires et au gaz.
Tenir compte des conflits de travail qui affectent présentement la robotique et le développement de l’IA pour une plus grande automatisation et les efficacités de processus.
Trouver des solutions pour la baisse de disponibilité de la main-d’œuvre alors que les baby-boomers continuent de se retirer et qu’il y a moins de jeunes qui reprennent leurs métiers.
L’attention qui se porte davantage vers la production d’énergies renouvelables.
L’amélioration de l’accès général et de la vitesse de production en tenant compte des contraintes financières continues, ce qui fait réfléchir plusieurs marchés aux avantages de délocaliser ou rapatrier leurs installations de production.

« La motivation à diversifier les chaînes d’approvisionnement dirige bien des gens vers des options plus sûres, s’éloignant de l’incertitude liée à la délocalisation et ses délais et ses échéanciers plus longs. Il y a plutôt une préférence croissance pour le rapatriement ou la délocalisation à faible distance. Non seulement ces options rapprochent-elles la production de nos clients, améliorant la vitesse et réduisant les risques, mais elles apportent aussi la possibilité d’efficacités de coûts à long terme »

- Patricia Perman, Associée, Directrices opérations à la clientèle, industriel, Avison Young

« La motivation à diversifier les chaînes d’approvisionnement dirige bien des gens vers des options plus sûres, s’éloignant de l’incertitude liée à la délocalisation et ses délais et ses échéanciers plus longs. Il y a plutôt une préférence croissance pour le rapatriement ou la délocalisation à faible distance. Non seulement ces options rapprochent-elles la production de nos clients, améliorant la vitesse et réduisant les risques, mais elles apportent aussi la possibilité d’efficacités de coûts à long terme », dit Paty Perman, associée, directrice des opérations pour les clients, industriel, chez Avison Young.

À quel point le rapatriement des opérations devient-il attrayant ? Selon un sondage récent de UBS Evidence Lab auprès de dirigeants d’entreprises, 70 % de ceux-ci ont exprimé leur intention de rapatrier leurs opérations dans un avenir proche. Et en Amérique du Nord, les intentions de délocalisation dans des pays voisins sont un enjeu important, le Mexique dépassant la Chine comme plus grand partenaire commercial des États-Unis. L’appareillage, les transformateurs et autres produits électriques à engrenages sont au ralenti à l’échelle internationale alors que les instabilités continuent de créer des retards pour la fabrication et l’approvisionnement. Ceux-ci sont encore très recherchés pour ces types de pièces, surtout pour les marchés croissants des batteries et des véhicules électriques (voir ci-dessous un aperçu des chiffres des É.-U. pour 2023 qui, malgré un ralentissement au début de 2024, illustrent une montée de l’intérêt renforçant le besoin d’un plus grand approvisionnement). Cela mène de nombreuses entreprises à envisager de nouveaux partenaires de production, comme le Mexique pour l’électronique et la production de véhicules électriques.

Les véhicules électriques américains atteignent des records de vente en 2023

Aux États-Unis, la vente de véhicules électriques a connu une montée remarquable, atteignant des records de vente à la fin de 2023.

L’attention du gouvernement américain actuel envers les énergies plus propres est aussi le moteur du positionnement fort du Canada et de ses investissements dans les installations de fabrication de véhicules électriques et de batteries, y compris le réoutillage d’usines d’automobiles (Stellantis, Ford et GM dans le Grand Toronto) pour réorienter la production de moteurs à combustion vers l’électrique ainsi que de nouvelles usines de fabrication de batteries.

À l’échelle mondiale, nous sommes de mieux en mieux placés pour la croissance dans l’électrification des transports, tirant profit de la reconfiguration de ces réseaux d’approvisionnement, qui sont souvent aides de programmes essentiels d’incitatifs.

Les crédits et incitatifs de développement exercent une influence sur les décisions de localisation

Les fabricants se tournent vers les programmes qui pourraient les aider à accéder au capital nécessaire pour produire en cette ère de coûts élevés.

L’an dernier, les programmes incitatifs ont fait de grandes différences entre l’accélération des installations de fabrication aux États-Unis et au Royaume-Uni, le R.-U. accusant un retard sur les É.-U. à la fois pour la croissance en emplois manufacturiers et pour la demande pour des usines tout au long de l’année. Toutefois, comme les mandats au Royaume-Uni exigent que tous les véhicules soient électriques dès 2035, les secteurs de fabrication avancés qui soutiennent la production de véhicules électriques, comme les usines géantes, seront bientôt en hausse pour répondre à la demande. En ajoutant à cela les tensions géopolitiques actuelles qui ramènent la production plus près des consommateurs pour éviter les perturbations, les chiffres récents montrent des conditions favorables pour les marchés britanniques cette année.

Hausse des emplois manufacturiers et de la demande aux États-Unis et au Royaume-Uni

Alors que le R.-U. a amorcé 2023 à la traîne derrière les marchés des É.-U., les chiffres de fin d’année montrent que les marchés s’équilibrent.

Sur la même lancée, les marchés canadiens envisagent des opportunités pour obtenir leur part des marchés émergents des énergies renouvelables et se font déjà remarquer grâce à l’hydroélectricité, l’une des formes d’énergie renouvelable les plus propres. Elle constitue déjà 60 % de toute l’électricité générée au Canada. Les gouvernements provinciaux et fédéral travaillent ensemble pour fournir un paysage favorable pour que les géants de VE prospèrent à l’échelle mondiale, fournissant un réel avantage concurrentiel. Nous prévoyons que les opportunités seront abondantes pour les marchés canadiens, britanniques et américains.

Qu’on le veuille ou non, l’implication et le soutien des gouvernements sont souvent essentiels pour réussir à cette étape.

« Pour préciser quelles entreprises devraient baser leur production (et où), il faut présentement une combinaison d’expertises, y compris la connaissance des marchés de l’emploi, des transports, des chaînes d’approvisionnement, des règles spécifiques à l’emplacement, des risques d’exploitation, des taxes locales et provinciales ainsi que des crédits et incitatifs de développement fédéraux, provinciaux et locaux, au minimum », dit Todd Ohlandt, associé, stratégie d’emplacement chez Avison Young. « Tous cela mène à ce qui sera le plus avantageux pour les entreprises, les collectivités et les économies locales. »

Aux États-Unis, les programme comme la loi sur la réduction de l’inflation et la loi CHIPS, par exemple, ont stimulé les secteurs émergents en fabrication avancée, en technologies propres et en énergie renouvelable, avec suffisamment de marge pour soutenir de nombreux autres projets pour les années à venir.

Que peuvent soutenir de telles politiques fédérales et provinciales ?

Dans une étude récente, Avison Young a observé certains des plus grands projets exécutés aux États-Unis au cours des dernières années (voir le schéma ci-dessous), grandement appuyés par des crédits et incitatifs de développement pour aider répondre aux besoins et demandes des entreprises.

Principaux projets appuyés par des incitatifs aux États-Unis

Ci-haut : Le emplacements numérotés sur la carte représentent les projets manufacturiers avec les dix plus grands crédits et incitatifs octroyés en 2021 et 2022. Les états sont colorés selon les projets dans le deuxième ensemble de données.

« Quelques thèmes reviennent dans tous ces projets », souligne Matt Ryder, associé, stratégie d’emplacement chez Avison Young. « Certains des projets manufacturiers les plus réussis dans l’histoire récente ont germé à partir d’une combinaison d’incitatifs de financement du fédéral, des États et des gouvernements locaux, exercent une pression pour une attention particulière pour des allocations additionnelles, voient au-delà des possibilités évidentes de financement et recherchent des protections contre les risques de récupération. Ils font également tous une chose essentielle : ils commencent la recherche d’incitatifs et de sources de financement le plus tôt possible. »

Lorsqu’ils sont combinés, les incitatifs permettent des occasions qu’il serait autrement difficile d’obtenir étant donné les contraintes du marché actuel et les considérations économiques pour investir dans les collectivités. En un mot, ces sources de financement sont la bonne occasion au bon moment puisqu’elles permettent aux fabricants d’en faire davantage avec moins de dépenses au départ.

« Certains des projets manufacturiers les plus réussis dans l’histoire récente ont germé à partir d’une combinaison d’incitatifs de financement du fédéral, des États et des gouvernements locaux, exercent une pression pour une attention particulière pour des allocations additionnelles, voient au-delà des possibilités évidentes de financement et recherchent des protections contre les risques de récupération. Ils font également tous une chose essentielle : ils commencent la recherche d’incitatifs et de sources de financement le plus tôt possible »

- Matt Ryder, Associé, stratégie d’emplacement chez Avison Young

Les coûts de construction et l’inventaire industriel toujours en difficulté

Ces économies de coûts sont surtout essentielles étant donné l’état continu le coût élevé des matériaux de construction.

Au cours des dernières années, nous avons observé des hausses historiques des coûts des matériaux et des délais de fabrication des produits et, s’il y a eu de l’optimisme pour une éventuelle baisse des coûts pour cette année, les coûts globaux de construction demeurent élevés au début de 2023.

Bien que certains produits comme les rouleaux et plaques d’acier, le béton et les grues commencent à se stabiliser en termes de prix et de livraison, le schéma ci-dessous montre que les coûts de construction aux États-Unis, par exemple, demeurent à un pic historique. Le même impact se ressent partout dans le monde.

Les coûts de construction toujours à un pic historique

Les programmes d’incitatifs fédéraux sont en partie à blâmer, puisqu’ils font augmenter la demande pour des matériaux bruts comme le béton et par conséquent, le prix aussi. Il y a toutefois de multiples raisons qui expliquent la hausse continue des coûts de construction, y compris l’inflation, les coûts élevés de la main-d’œuvre, la hausse des prix des assurances et même les coûts des permis.

Qu’est-ce que tout cela signifie pour l’immobilier commercial industriel ?

S’il est difficile de savoir quand les coûts pourraient diminuer et les chaînes d’approvisionnement se stabiliser, la promesse de retombées futures demeure suffisante pour susciter un optimisme pour le long terme en termes d’investissement dans le secteur industriel plutôt que dans les secteurs moins stables.

Puisque le commerce électronique devrait accaparer 41 % des ventes de détail mondiales d’ici 2027 selon le Boston Consulting Group, l’investissement dans des locaux industriels pour d’éventuels besoins semble justifié, surtout combiné avec les possibilités de capitaliser et d’élargir la fabrication avancée et les secteurs émergents grâce à des politiques, crédits et incitatifs fédéraux.

En outre, alors que les pays continuent d’explorer les avantages de rapprocher leurs installations de leurs consommateurs, les marchés industriels émergents qui s’intéressent à refaçonner qui, comment et où nous fabriquons sont possiblement en train de se bâtir un avenir radieux.

Cet article fait partie de notre série Facteurs de changement 2024, où nous observons les tendances qui affectent nos villes et nos lieux de vie, nous poussant à nous adapter, à apprendre et à tirer parti de nouvelles occasions. Cliquez ici pour voir tous les articles de la série Facteurs de changement 2024, ou abonnez-vous pour être parmi les premiers avertis dès que de nouveaux articles sont disponibles.